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Tisser l’intime

童宙 Tong Zhou Lafrance, Tania Lara, My-Van Dam et Vanessa Riera
Du 29 février au 7 avril 2024

Commissaire : Mylène Lachance-Paquin

Vernissage, le 7 mars de 18h à 20h

Entrée libre

Tisser l’intime aborde la manière dont l’identité se rattache à la mémoire familiale, géographique et sociétale. Les regards des quatre artistes 童宙 Tong Zhou Lafrance, Tania Lara, My-Van Dam et Vanessa Riera s’y côtoient autour d’une préoccupation partagée : la reconstitution et l’archivage de dictats, souvenirs et d’expériences qui s’imprègnent et nous forgent.


L’exposition présente le travail de 童宙 Tong Zhou Lafrance, dont la pratique artistique explore la manipulation des archives familiales pour révéler leur potentiel d’action en lien avec sa migration transnationale. Les œuvres de sa série intitulée Untitled Labor sont des tissages photographiques qui examinent les questions d’identités multiples, la matérialité des souvenirs et la transmission de l’héritage transculturel chinois. Cette série évoque également les travaux invisibilisés et les naissances oubliées, en exposant des images capturées lors d’événements réels liés à son adoption en 1999, à son enfance à Québec et à son retour en Chine en 2012.


Pour sa part, Autogéographique #1 de Tania Lara raconte un fragment de son histoire migratoire ; via la volonté de lier Montréal et Valle-de-Bravo par la création de nouvelles rivières. Brodées par la mère de l’artiste, ces rivières occupent les franges de tissus transparents qui séparent son territoire d’origine de son territoire d’accueil. Ces lieux de doute, de transition et de transformation qui se font trop souvent imperceptibles. Ainsi, la carte du réseau de la STM, premier outil de navigation pour des nouveau·elle·s arrivant·e·s, est mise en relation avec des cartes du village natal de l’artiste.


À travers Héritage pathologique, My-Van Dam explore la transmission intergénérationnelle des traumatismes. Chaque forme présente dans cette œuvre symbolise un membre de la famille de l’artiste, et la chaîne qui les relie questionne cet héritage inconscient des blessures du passé. Les répercussions de cette transmission dans la complexité des relations familiales peuvent générer un mal-être physique, issu en réalité de troubles psychologiques. Héritage pathologique véhicule l’idée que le corps conserve en mémoire les souvenirs traumatiques et que ces derniers influencent les générations futures.


L’œuvre intitulée Tissu Noir de l’artiste Vanessa Riera plonge profondément dans les intrications complexes des dictats vestimentaires qui pèsent sur les femmes, et cela en fonction de leur lieu de résidence. Plus qu’une simple exploration de la manière dont les femmes s’habillent, l’artiste soulève également des questions cruciales sur l’impact de la production textile, à la fois sur le plan humain et en termes d’épuisement des ressources naturelles. Ce travail artistique, réalisé en étroite collaboration avec une artisane, va bien au-delà d’une simple représentation visuelle. Il expose les multiples strates de significations, les codes implicites et explicites qui sont transmis d’une culture à une autre, d’un lieu à un autre, et même d’une époque à une autre, à travers le tissu même qui enveloppe nos corps.


Ainsi, ce projet d’exposition a pour point central l’identité liée aux lieux – géographiques ou intérieurs – qui, en s’imprimant dans notre parcours de vie, nous marquent pour l’éternité. Qu’elle soit liée à la culture, au territoire, au genre, à nos origines, l’identité est une composante mouvante, sans cesse redéfinie.

À propos de POST-INVISIBLES

POST-INVISIBLES; regard sur la place des femmes* dans le champ des arts visuels est une biennale qui consiste en un moment d’échange inclusif consacré aux questions entourant la place des femmes dans le champ des arts visuels contemporains.
À travers l’histoire de l’art, les artistes femmes ont été confrontées à d’innombrables iniquités par rapport aux artistes hommes. Notamment, elles étaient exclues des écoles des beaux-arts et du circuit artistique. Leurs pratiques étaient associées aux arts dits mineurs et leur talent, tout comme l’originalité de leurs propositions, était pour le moins minimisé. Mises à l’écart, elles demeuraient invisibles. Ces éléments historiques laissent des traces dans le milieu des arts visuels d’aujourd’hui. Il est grand temps d’entrer dans une ère POST-INVISIBLE en faisant valoir le travail des femmes dans ce domaine.
L’édition 2024 de POST-INVISIBLES a pour thème Territoire/Frontières. Elle regroupe plus d’une quinzaine d’expositions à Montréal, Lyon, Paris et Las Vegas, ainsi que des évènements et des tables rondes. Pour connaître tous les détails, consultez notre site.

* Le mot « femmes » inclut toutes les personnes qui se considèrent ainsi, de manière univoque ou partielle, peu importe leur orientation sexuelle ou leur sexe biologique.

Site web de POST-INVISIBLES :

https://post-invisibles.com/

Le CCGV remercie le Conseil des arts de Montréal pour son appui financier.